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TOUT SAVOIR SUR LE SUMO
17-09-2024

TOUT SAVOIR SUR LE SUMO

6 minutes de lecture

Le sumo (qui signifie en japonais “se frapper les uns les autres”) est probablement le sport japonais le plus connu à travers le monde. C’est un sport de lutte et de contact. La force des deux pratiquants est mise en compétition sur un ring circulaire. Les lutteurs de sumo (sumotori ou rikishi) sont de véritables emblèmes au pays du soleil levant et perpétuent une longue tradition nippone

Pour découvrir la culture du Japon avec cet article, tentons de tout savoir sur le Sumo.  

LE SUMO DANS L’HISTOIRE JAPONAISE

On trouve la première mention du sumo en 712, où la possession de certaines îles japonaises a été décidée au cours d’un combat de lutte qui vient du Japon. Dans les documents de cette époque, le premier match sumo est daté de l’an 23 avant J-C. Jusqu’au Moyen-Âge japonais, les combats de sumo duraient jusqu’à ce que le vainqueur mette à mort son adversaire, mais par la suite et aujourd’hui encore, il s’agit de faire tomber son adversaire hors du ring. Si une partie du corps du sumo autre que la plante des pieds est amenée à toucher le sol hors du cercle, il a perdu.

Le sumo a pris toute son importance à la suite des premiers combats historiquement éprouvés, en 642 à la Cour Impériale Japonaise, organisés pour distraire une délégation coréenne. Dans les siècles qui ont suivi, la popularité du sumo au sein du domaine Impérial a développé sa signification cérémoniale et religieuse (Shintō Zen). Le sumo atteint son apogée au cours de la période Heian. Au cours du Moyen-Âge japonais, le sumo perd de son importance à la Cour (période Kamakura) et sert d’entraînement militaire, notamment pour les samouraïs.

Plus tard (période Muromachi), le sumo n’est plus qu’un divertissement populaire de masse. C’est ainsi qu’en 1578 un tournoi regroupant 1500 sumotori est organisé. C’est à ce moment qu’est inventé le dohyō (l’arène, dojo avec tatami) ce cercle dans lequel les sumotori combattent. Le dohyō sera développé et atteindra sa forme et ses caractéristiques actuelles au XVIIIe siècle. Arrivé à la période Edo, le sumo était devenu une nuisance en raison des combats sauvages dans les rues, il a alors été temporairement interdit.

En 1684, le sumo a pu être organisé pour des événements caritatifs sur la propriété des sanctuaires shintoïstes, comme c'était le cas à Kyoto et à Osaka. Le premier tournoi sanctionné a eu lieu dans le sanctuaire de Tomioka Hachiman à cette époque. Une organisation officielle de sumo, composée de lutteurs professionnels, a été mise à la disposition de l'administration d'Edo. De nombreux éléments datent de cette période, tels que le dohyō-iri, le système heya, le gyōji et le mawashi.

Le XVIIIe siècle a vu naître plusieurs lutteurs de renom tels que Raiden Tameemon, Onogawa Kisaburō et Tanikaze Kajinosuke, le premier yokozuna historique. La restauration Meiji de 1868 a entraîné la fin du système féodal, et avec elle les riches daimyō (sponsors). En raison d'une nouvelle fixation sur la culture occidentale, le sumo en était venu à être considéré comme une relique embarrassante et arriérée, et des disputes internes ont divisé l'association centrale.

La popularité du sumo a été restaurée lorsque l'empereur Meiji a organisé un tournoi en 1884 ; son exemple a fait du sumo un symbole national japonais et a contribué au sentiment nationaliste après les succès militaires contre la Corée et la Chine. L'Association Japonaise de Sumo se réunit à nouveau en 1926 et augmente le nombre de tournois annuels de deux à quatre, puis à six en 1958. La durée des tournois a été portée de dix à quinze jours (durée actuelle) en 1949.

LE SUMO : TENUES ET TRADITIONS NIPPONES

Pour découvrir le Japon avec les sumo, il est intéressant d’explorer leur tenue et leur rituel. Sur le ring, les lutteurs de sumo portent le Mawashi (costume de sumo). Le Mawashi se compose essentiellement d’une ceinture épaisse de 30 pieds de long (soit environ 9 mètres), qui doit traditionnellement être nouée dans le dos. Pendant les matchs de sumo, le lutteur s'accroche au Mawashi de l'autre lutteur et l'utilise pour s'aider. Le Mawashi que les lutteurs de sumo portent à l'entraînement est essentiellement le même que celui qu'ils portent en tournoi, à l'exception du matériau.

Les différents Mawashi que les lutteurs portent différencient leur rang. Les lutteurs les mieux classés portent des Mawashi en soie de différentes couleurs pendant le tournoi, tandis que les lutteurs moins bien classés sont limités au coton noir. L’utilité première du Mawashi est d’empêcher la triche : il n’offre effectivement pas de possibilité de dissimulation ou trop de prises sur son adversaire. Leurs cheveux sont coiffés dans ce qu'ils appellent un "topknot", et ils utilisent de la cire pour les faire tenir.

La cire est appliquée quotidiennement sur les cheveux des lutteurs de sumo par leurs coiffeurs (Tokoyama). Le topknot est un type de coiffure des samouraïs ressemblant à un chignon qui était autrefois populaire au Japon pendant la période Edo. Le topknot est difficile à réaliser sur les cheveux de certains étrangers car leurs cheveux ne sont pas aussi raides que ceux d’un combattant japonais. Lorsqu'un lutteur rejoint une écurie, il doit faire pousser ses cheveux afin de former un nœud de tête. En dehors des tournois et des pratiques, dans la vie quotidienne, les lutteurs de sumo sont tenus de porter des vêtements japonais traditionnels.

Ils doivent porter ces vêtements traditionnels nippons en permanence en public. Ce qu’il leur est admis de porter en public est également déterminé par leur rang. Les lutteurs de rang inférieur doivent porter un yukata à tout moment, même en hiver, où les lutteurs de rang supérieur ont plus de choix quant à ce qu'ils portent, notamment le kimono, avec des kimonos japonais luxueux.

Au niveau de leurs pieds, les combattants de sumo portent des Geta, chaussures traditionnelles japonaises, dans différentes déclinaisons. Parmi les traditions nippones du sumo, il paraît important de citer aussi le jet d’une poignée de sel dans l’arène en signe de purification avant un combat. 

LE SUMO DANS LE JAPON ACTUEL

Suite à toutes les évolutions qui ont eu lieu dans le milieu sumo, les sumotori sont actuellement reconnus comme des sportifs de haut niveau. Ils sont vraiment adulés au Japon et leur rang est reconnu, tout comme celui d’arbitre. Divisé en cinq catégories, les sumotori ont des grilles de salaires prédéfinies (en yen).

Les yokozuna, rang le plus élevé, gagne mensuellement 3 000 000 yens japonais, soit environ 26 500 dollars. Le deuxième rang, les ōzeki : 2.500.000 yens (22.000 dollars), les san'yaku, le troisième rang le plus important, touchent 1 800 000 yens par mois, soit environ 16 000 dollars. Le quatrième rang, les maegashira : 1 400 000 yens (environ 12 500 dollars) et enfin le cinquième et dernier rang, les jūryō gagnent 1.100.000 yens japonais par mois, soit environ 9.500 dollars.

Les lutteurs de niveau inférieur à la deuxième division, qui sont considérés comme des stagiaires, ne reçoivent qu'une allocation assez faible au lieu d'un salaire. Ces chiffres ne prennent bien sûr pas en compte les possibles donations de sponsors, très présents dans le milieu du sumo japonais. Aujourd’hui réellement considéré comme un art martial (gendai budō, comme le karaté, la boxe, l’aïkido, le judo ou d’autres arts martiaux japonais et asiatiques), le sumo ne se pratique de façon professionnelle qu’au Japon.

L’Association Japonaise de Sumo réglemente la vie des lutteurs de façon très stricte. Il doivent notamment vivre dans des écuries, lieux d’entraînement communaux (heya) et se plier aux rites vestimentaires et alimentaires qui leur sont dictés, ainsi qu’aux entraînements. La corpulence impressionnante des sumotori leur confère un poids moyen de 145 kilos. De nos jours, les grands tournois de sumo (hon-basho) ont lieu six fois par an et les arbitres sont eux aussi sélectionnés. Les compétitions durent quinze jours et ont lieu les mois impairs, elles s’accompagnent de cérémonies.

Ces compétitions ont lieu dans quatre villes du pays, à savoir Tokyo (Kokugikan Sumo Hall), Osaka (Furitsu Taiikukaikan), Nagoya (Aichi ken Taiikukan) et Fukuoka (Kokusai Center). Si vous voulez découvrir la culture japonaise et ses rituels au cours d’un voyage au Japon et assister à un Grand Tournoi avec des combats de sumo, les places ne se vendent généralement qu’au Japon, mais vous pouvez trouver des sites internationaux qui vendent des billets. Le peuple japonais reconnaît comme Grand Champion des athlètes sumotori célèbres tels que Hakuhō Shō, Asashōryū Akinori ou encore Chiyonofuji Mitsugu.   

Le sport nippon regroupe plusieurs arts martiaux mais la culture japonaise accorde une grande importance au sumo traditionnel. Il fait partie de l’image du Japon et la représentation du lutteur de sumo et de ses costumes est connue dans le monde entier. Le poids de ce sport national japonais est cependant lourd à porter pour les sumotori, qui n’ont qu’une soixantaine d’années d’espérance de vie en raison des problèmes de santé qu'entraîne leur surpoids.